Laïcité Inch'Allah : Un documentaire qui fait polémique.

 

La réalisatrice franco-tunisienne Nadia El Fani , à travers ce documentaire, dénonce une sorte de fermeture d'esprit liée certes à la religion mais pas que , car en effet au fil du visionnage on constate que c'est une mentalité encrée dans la culture , la tradition et la manière de vivre des citoyens tunisiens. 

Laïcité Inch'Allah  précédemment '' Ni Allah Ni Maître '' renommé car ce titre avait engendré une réelle polémique au sein du pays touché. C'est un documentaire de la réalisatrice Franco-Tunisienne Nadia El Fani , traitant de la place de la religion dans la société tunisienne et ses répercussions sur le peuple. En effet ce documentaire est très spécial de part le fait que la réalisatrice en question nous entraîne dans sa vie et son quotidien , on assiste à un regroupement avec son entourage ( famille , amis ) dans un cadre intime , autour d'un dîner de ramadan ou à un apéro. De surcroît , elle nous  fait visiter la Tunisie outre celle connue de tous dans les affiches publicitaires d'agences de voyage ou dans les  sites touristiques. Cette Tunisie , c'est le marché central , les quartiers défavorisés , les restaurants , supermarchés , cafétérias  ouvertes pendant le mois sacré etc.

N.E.F procède à un micro trottoir dans tous ces endroits , en essayant d'obtenir des informations sur la place occupée par la religion dans le quotidien du peuple de sorte à trouver une explication à cet obscurantisme nourrit pas l'état selon elle. Effectivement , c'est la stupeur à l'écoute des réponses des citoyens qu'elle exprime d'ailleurs en voix off  <<Et nous venons d'arracher cette liberté de pouvoir imaginer le futur dans notre pays , allons nous retrouver ce goût d'être à l'avant garde de notre propre histoire et nous doter d'une constitution laïque?>>.

Bien que le tournage de ce documentaire enveloppe une évolution chronologique puisqu'il s'agit d'images capturées avant , pendant et après la révolution, l'évolution au niveau des mentalités n'a pas eu lieu. A travers plusieurs expériences tentées , N.E.F nous expose à une forme d'hypocrisie religieuse alors que les tunisiens sont en plein ramadan , le fameux mois sacré qui purge tous les musulmans de leur péchés, on constate que plusieurs d'entre eux ne le pratique pas mais de toute évidence dans la plus grande des discrétion. Notamment dans des petites cafétérias couvertes de papiers journal pour simuler une fermeture afin d'éviter les soupçons de l'état. Non seulement la religion n'est pas réellement respectée mais elle est reconnue comme la religion officielle du pays et est imposée au peuple.

Toutefois , plusieurs nationalités, religions et non croyants résident dans ce pays, cette communauté de personnes est pointée du doigt et assimilée au " camp de Satan" tandis que ces personnes ont le droit de vivre pleinement leur  vie avec leur propres aspirations et croyances sans être considérées comme mauvaises. La réalisatrice dénonce une sorte de pression qui est subit par les habitants mais aussi un amalgame entre religion et état, plusieurs dogmes religieux sont considérés comme des lois et sont appliqués alors qu'ils ne figurent pas dans le code pénale. Incontestablement la Tunisie est mise face à  un dilemme contre lequel N.E.F s'empresse de lutter en organisant des débats regroupant des citoyens tunisiens , en se révoltant << ce que je sais , c'est qu'entre eux et moi c'est la guerre >>.

Lors du déroulement de ce documentaire on remarque un extrait frappant, une ancienne interview du président de la première république tunisienne ( Habib Bourguiba ) , affirmant que tout être vivant dans ce pays posséder le droit de suivre ou non la religion << à l'heure actuelle il ya débâcle  , la base territoriale et dans cette base il y'a des hommes  qui  appartiennent à une même patrie , à la même nationalité et qui peuvent avoir des croyances différentes. >>  

En vain, la société n'est pas prête de changer ce qui désole profondément la réalisatrice. Suite à la diffusion de son documentaire , beaucoup de critiques , insultes on été proférées jugeant le documentaire réducteur et outragé à la religion et à l'éthique. 

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