Dans cette interview la chorégraphe S.Belkhodja nous montre comment combattre l'obscurantisme de manière fine et riche, la culture comme elle le souligne plusieurs fois est très importante. L'art outre son aspect esthétique et ludique est porteur d'un réel message tel qu'il soit, ici il est question d'un message engagé politiquement et socialement. En effet , le message envoyé aux spectateurs est puissant et ne nécessite en aucun cas la violence ou d'être imposé. Lors de cette interview on constate plusieurs petits extraits dérivés du même grand spectacle nommé "' Turbulences'" , il a été écrit et inspiré par S.Belkhodja de la révolution tunisienne de 2011, le titre est très expressif et évocateur des pressions et de l'atrocité causée par cette révolution en question.

 

1er extrait : tout d'abord on remarque que le décor n'est pas ordinaire de par les bandes noires éparpillées de part et d'autre de la scène, le fond noir et la luminosité faible. Effectivement ce décor se veut minimaliste afin d'accentuer l'importance du message envoyé. Cette ouverture présente plusieurs danseurs (citoyens tunisiens ) dans le contexte de l'histoire qui se révolte contre un régime politique conservateur et dictatorial en clabaudant '' dégage '' à ce régime. Par ailleurs il y'a un effet de mimétisme , car au début une personne uniquement le dit (dégage) puis une autre et ainsi de suite jusqu'à la création d'une union et une force dans cette communauté qui est prête à affronter le régime , ce qu'on constate à travers les mouvements de leurs bras avec le point en l'air signe de force et de combat , le regroupement des danseurs malgré la présence des bandes noires traduisant la censure , les limites qui agissent comme des "bâtons dans les roues''. De toute évidence il s'agit d'une métaphore du régime politique sous la dictature de Ben Ali , empêchant les citoyens de s'exprimer, finalement ils réussiront à les combattre et les affronter à force de persévérance.

 

2ème extrait: On a là un changement radical de décor qui est beaucoup plus chargé, avec des projections murales de grandes personnalités historiques carthaginoises ,c'est un moment clé dans ce spectacle car il a un but commémoratif suivi d'une sorte d'éveil de conscience, démontrant que la Tunisie n'a jamais été synonyme de renfermement religieux , que la femme était libre voire indépendante et régnait sur le monde.

 

3éme extrait : Retour au décor minimaliste avec deux canapés, un fond noir et une luminosité forte. Ici il est question d'une confrontation directe entre une femme moderne et une religieuse avec le port du '' niquab '' , les deux sont en position de force exprimant la résistance des deux côtés exerçant une pression sociétale.

 

4éme extrait : Cet extrait est en effet la clôture du spectacle , montrant que la modernité et la culture gagnent contre l'obscurantisme. C'est exprimé avec la coupure des bandes noires , la liberté et la démocratie à désormais sa place en Tunisie et toutes ces turbulences interdisant autrefois la liberté d'expression et la liberté. Nous avons devant nous une époque révolue qui laisse la place à une nouvelle Tunisie et une nouvelle histoire.

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