« Résistance » (Réalisation d’Amine Chiboub-2013)

Le court métrage « Résistance » d’Amine Chiboub (jeune réalisateur tunisien) réalisé en 2013 et précisément publié le 22 octobre 2013 au soir, a été créé suite à l’assassinat du député Mohamed Brahmi. Il dénonce l’acharnement des partis de la Troïka (Regroupement de trois partis : Ennahdha, CPR, Ettakatol) à vouloir rester au pouvoir alors qu’ils n’étaient élus que pour une seule année. Nous constatons en effet la présence à la fin du film d'une partie de la discussion dans laquelle un homme dont l'identité n'est pas précisée rappelle à ces partis qu’ils sont destinés à ne rester qu’une seule année pour un essai. Le représentant de la Troïka fait à son interlocuteur et à la Tunisie la promesse de respecter cette décision. Cette production est un bilan des trois années au pouvoir du parti islamiste en Tunisie de 2011 à 2013.

Nous voyons dans ce film un homme lambda du peuple ayant des blessures sur son corps qui sont en réalité « les séquelles » psychologique de la Révolution que le réalisateur a matérialisé. En se réveillant il se remémore cette importante date (14 janvier 2011) où le peuple tunisien a chassé l’ancien dictateur Zine el Abidine Ben Ali et s’est acharné pour la dignité de son Pays. Ce jeune homme est déçu, qu’après une révolution, la liberté durant ces trois années de gouvernance (sous le parti islamiste de la Troïka) n'était pas réelle de part le fait qu'elle était contrôlée, et que « l’abus, la corruption, la répression, la violence et l’injustice sont redevenus notre pain du quotidien » comme le dit le protagoniste à partir de 3 :56 minutes. En effet ce tunisien parle au nom du peuple, il dénonce le manque de liberté que nous laisse le Pays et donc le fait qu’ils condamnent à la prison pour une chanson, une œuvre d’art, un baiser. Il défère les partis s’alliant avec Ennahdha alors qu’ils avaient promis qu’il n’y aurait aucune alliance (5 :36 minutes).

« Résistance » est une création spontanée ; comme le dit A. Chiboub «C'est vrai que c'est un film qui sort du cœur, le texte (de la voix-off), je l'ai écrit au cours d'une nuit ou j'avais envie d'extérioriser tout ce que je ressentais, je l'ai écrit d'une traite. Le gouvernement est frontal et direct, j'ai voulu lui répondre par un message clair et direct » (source : huffpostmaghreb).

C’est un film noir où le protagoniste est perturbé et semble ne plus avoir de repères au sein de son propre pays. Ce film est à la fois sombre et touchant, il encourage les spectateurs à s’acharner pour cette liberté, et de faire de notre pays, une meilleure Tunisie.

https://www.youtube.com/watch?v=4qF2ATO2N2s